Anatole France

Un siècle après sa disparition Anatole France nous parle, nous intrigue par ses réflexions d’humaniste en colère qui rêvait en pleine guerre des États Unis d’Europe.
Enfant rêveur, il eut une criminelle pour institutrice avant d’être un cancre chez les pères, au collège Stanislas. Né en 1844 et mort en 1924, fils d’un illettré devenu libraire, il fut d’abord journaliste avant d’être académicien et prix Nobel de littérature! Homme engagé, pacifiste et républicain, on l’oublia dès sa mort ! Il fut mis à l’index par Rome à l’instar de son père spirituel : Rabelais. Il avait l’humour caustique et l’amour destructeur. Son parcours est surprenant. Passionné par l’Antiquité et les faits divers, cet humaniste visionnaire avait prévu les causes des guerres mondiales à venir, mais on le prenait pour un bourgeois mièvre. Homme de son temps, épris d’art et de sciences, ce prophète des malheurs de l’Europe paya très cher sa sincérité. Aujourd'hui, victime d'une cabale post-mortem, personne ne connaît plus sa vie et encore moins son œuvre.

Il est temps de réveiller son fantôme, de le voir enfant, sur les quais de Seine au milieu des bouquinistes et des lecteurs, de le « pister » comme dans un thriller jusqu’à sa pleine notoriété, et sa mort à Saint-Cyr-sur-Loire.
Sa vie est un roman, le découvrir, c’est suivre un ancien bègue devenu un habile défenseur des instituteurs, des soldats blessés, des peuples massacrés. Ce drôle d’immortel est contemporain à jamais. Jeune homme complexé et n’aimant pas le système scolaire, il aima passionnément les femmes, mais d’abord et avant tout la langue française. Curieux oxymore qu’Anatole France ! Il est interviewé ici par Tara, une jeune journaliste qui a quitté son travail pour faire « revivre » un homme qui eut souvent raison seul contre tous.