Cairns

Empruntant tour à tour au registre du roman noir et à celui du conte, Martin Baldysz inscrit son roman dans un décor qu’il connaît bien, l’ouest norvégien où se trouve sa ferme. Cairns est un roman tendu comme une traque, qui entraîne le lecteur sur les pas de Kirsten, une fille de ferme disparue un an auparavant. Tout le monde la croit morte, mais pas les villageois, encore très imprégnés des croyances liées au folklore nordique dans ce petit hameau de montagne où un jeune pasteur est arrivé du Danemark quelques années plus tôt. Croyances religieuses et ancestrales se mêlent autant qu’elles s’affrontent. Dès les premières pages de ce roman tendu, l’atmosphère est posée : un meurtre sauvage, une disparition, des voix dans la montagne. La jeune femme serait-elle une huldra, ces figures du folklore norvégien qui se présentent sous l’apparence de ravissantes bergères dont la queue de vache est dissimulée par un long manteau ? Accompagné du Montagnard, un personnage robuste et rude, qui a une compréhension intime de la montagne, le pasteur se met en quête de Kirsten. Chemin faisant, le Montagnard est traversé par des visions qui lui permettent de reconstituer les circonstances de sa disparition. Un jeu du chat et de la souris s’engage entre les cairns disposés par la jeune femme pour guider les pas des deux hommes dans la montagne. La fille de ferme est-elle en quête de rédemption ? Le pasteur, qui la connaît mieux qu’il ne veut bien l’admettre, pourrait en douter. Ce jeu de piste tendu, sur fond de nature sauvage, ne peut s’achever que par une mise à mort.